samedi, avril 27, 2024
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Yamabuki, silence pour éviter la confrontation, mais…

festival de rotterdam

Le film du réalisateur Yamasaki Juichiro fait partie de la sélection officielle du Festival international du film de Rotterdam (IFFR)

Elie Léonard Salazar

Yamabuki, un film qui concourt pour le Tiger Award à l'IFFR.  (Photo : Alibi Communications)Yamabuki, un film qui concourt pour le Tiger Award à l’IFFR. (Photo : Alibi Communications)Elie Léonard Salazar

Il y a certaines régions de l’Occident où il est de coutume de crier, d’offenser et de s’énerver le plus possible pour discuter de n’importe quoi, même si c’est un sujet sans importance. Aspirer au dialogue civilisé est une utopie. Au contraire, plus il y a de colère, mieux c’est. Vous pouvez être sûr que le conflit est un mode de vie. Mais dans d’autres endroits de la planète, c’est impensable. C’est le cas en Orient, notamment au Japon. Pour être plus précis, la ville de Maniwa, dans la préfecture d’Okayama.

Dans cette entité rurale japonaise, les gens évitent la confrontation et le meilleur outil pour l’éviter est le silence. Contrairement à ce qui se passe dans une métropole comme Tokyo, à Maniwa le bruit est à peine perceptible dans les moindres détails et ses habitants ne sont pas pressés de faire leurs activités. Cependant, les batailles se livrent au sein des gens ; la stridence et la hâte sont réprimées, ou prendre des précautions en s’abritant dans les entrailles.

Le réalisateur Yamasaki Juichiro pose ce scénario émotionnel pour nous conduire patiemment vers l’importance de la friction comme déclencheur bienveillant de la communication pour converser et générer la compréhension entre les parties. A travers ses personnages, il nous rend visible -et nous rappelle accessoirement- que la parole, ou l’expression, est essentielle pour résoudre les conflits.

D’un côté, nous voyons Yamabuki, un adolescent qui participe à des manifestations silencieuses contre les mauvais traitements infligés aux immigrés au Japon. Il le fait dans le dos de son père, un policier avec qui il entretient une relation coupante. Les deux partagent la même perte, mais la ressentent différemment ; elle a perdu sa mère, lui sa femme.

D’autre part, nous avons Chang-su, un ancien athlète de l’équipe d’équitation sud-coréenne. Frustré par un rêve sportif interrompu, il est aujourd’hui père de famille à Maniwa, où il travaille dans une carrière. Victime d’un accident de voiture, sa promotion professionnelle s’effondre. Prisonnier d’angoisse, par hasard du destin, il trouve une valise avec de l’argent. À sa malchance, il s’approprie quelques liasses de billets et cela lui vaudra des ennuis avec la police.

Juichiro relie subtilement les deux histoires. À cet égard, cela donne la possibilité de retirer un bandeau de nos yeux concernant les pleurs masculins. Les hommes pleurent aussi, ils éclatent en larmes. Les pleurs virils ont été lourdement punis par les préjugés en Occident pendant des décennies, cependant, Yamabuki nous enseigne que c’est une manière saine et nécessaire de parler.

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