jeudi, avril 25, 2024
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«  The Haze  »: un thriller apocalyptique frénétique se déroulant à Paris et avec une brume mystérieuse alors que le protagoniste arrive sur Amazon Prime Video

Le brouillard a toujours été un motif récurrent dans les histoires d’horreur et de suspense: de l’opacité mystérieuse qui bloque la lumière du soleil dans les contes gothiques autour du château du monstre au compagnon infatigable des aventures des assassins historiques de Londres. En passant, bien sûr, à travers des films comme ‘The Fog’ de John Carpenter de 1980 ou Frank Darabont de 2007 d’après une nouvelle de Stephen King. Dans les deux cas, la brume est le lieu de refuge des monstres, métaphore du mystère lui-même.

Dans les deux cas, le brouillard conduit un protagoniste collectif à s’enfermer sous sept clés dans un endroit sûr, endurant le siège de tout ce que le brouillard apporte avec lui, formant un microcosme de société, où les tensions et les conflits émergent. Cette ressource habituelle n’est pas celle de ‘The mist’, une très belle aventure brumeuse se déroulant dans un Paris d’un avenir très proche, où il n’y a que deux protagonistes: Mathieu (Romain Duris -‘De battre mon cœur s’est arrêté’-) et Anna (Olga Kurylenko -‘Quantum of Solace’-), un couple marié (ou peut-être un ex-mariage) qui doit protéger leur fille.

Il vit isolé dans une capsule car il souffre de la maladie de Steinberger ou du syndrome d’immunodéficience combinée sévère. Quand un nuage toxique généré par un tremblement de terre qui fissure le sol parisien oblige Mathieu et Anna à se réfugier dans les étages supérieurs de leur immeuble avec quelques voisins, ils devront réussir à récupérer leur fille, qui reste dans leur chambre. Une prémisse simple qui sert d’excuse pour poser de multiples obstacles: comment respirer dans le brouillard, comment faire sortir la fille de sa bulle, comment survivre à ce Paris plongé dans l’obscurité.

Ce point de départ sommaire tient tout au long de ce film qui vient de frapper Amazon Prime Video et Filmin, vous donnant une certaine touche d’aventure familière et sans préjugés, sans trop de complexité émotionnelle et proche d’un jeu vidéo plus préoccupé par l’action que par l’intrigue: votre prochaine mission est de vous procurer un respirateur; le suivant, trouvez un ami de la jeune femme; le suivant, fuyez un chien féroce. La structure linéaire et sans surprise est réconfortante et très efficace, car le réalisateur Daniel Robin peut se concentrer sur l’action et le suspense.

Et celui-ci est magnifiquement exécuté. Sans chichi ni excès visuels, très proche de la vision des personnages (à aucun moment on n’en saura plus qu’eux sur les dangers qui nous guettent), parfois cette passion des Français pour l’action pure, presque orientale, héritée des productions de Luc Besson sort. Particulièrement remarquables sont les séquences de poursuite de chiens, débordant de plans de suivi effrénés et impossibles entre les cadavres, les voitures renversées et l’épaisse brume jaunâtre.

Une diversion post-apocalyptique

De toute évidence, «The Haze» est destiné à ne rien faire d’autre que de donner au spectateur une bonne dose d’apocalypse sans complication à plus de deux pieds du nez des personnages. Mais parfois une certaine poésie visuelle s’épanouit qui place le film au-dessus de la débauche stupide typique petit budget. Par exemple, le fait que le brouillard ne monte pas au-delà d’un certain point donne l’impression que les rues de Paris sont inondées. Le silence de mort et les émeutes au loin sur Montmartre donnent un ton irréel effrayant à la vision de la ville habituellement animée.

Le scénario de Guillaume Lemans (qui a déjà écrit une histoire de zombies parisienne similaire mais supérieure, «  La nuit dévore le monde  ») sait comment faire sortir la composante mystérieuse du brouillard, et sans perdre l’élément d’action pour tous les publics, capitaliser sur la situation désastreuse avec ses bonnes doses de silhouettes mystérieuses et d’environnements abstraits obsédants. Son refus de présenter des cascades extrêmement violentes et des personnages radicalement sombres extirpe de nombreuses conventions de l’un des sous-genres les plus pessimistes de la science-fiction, mais lui confère également une originalité bienvenue.

Parmi les problèmes de ‘La bruma’, il ne faut pas donner beaucoup d’explications, ce qui donne au brouillard une énigme bienvenue (bien que des indices indiquent une possible catastrophe météorologique). Mais en même temps, certains aspects qui auraient mérité plus de nuances (la relation entre les personnages, quelques détails supplémentaires sur ce futur monde suggéré, la conclusion drôle mais quelque peu arbitraire …) restent à moitié. Ce n’est pas un problème sérieux, car nous en sommes ici aux poursuites et au scandale, mais quelques détails supplémentaires dans le script auraient injecté une profondeur supplémentaire bienvenue.

«La bruma» ne prétend pas révolutionner les fictions post-apocalyptiques, mais en même temps elle propose quelques idées qui la placent bien au-dessus de la moyenne. Son rythme effréné, son optimisme rafraîchissant et l’insolite de ses personnages secondaires ils montrent le côté positif de la fin du monde. Ne laissez pas le brouillard vous faire rater cette heure et demie de pur plaisir post-apocalyptique.

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