Tout a commencé par un tweet de l’organisation militante Sleeping Giants, qui se donne pour objectif de couper les revenus publicitaires des médias qu’elle considère d’extrême-droite (en France, il s’agit de la chaine de télévision CNews, du journal France Soir, et de l’hebdomadaire Valeurs Actuelles), demandant au compte officiel de la banque si la présence de publicités pour la banque sur la page Youtube de l’hebdomadaire était « voulu, ou allez-vous le corriger ».
Le community manager du compte a répondu le jour même : « Nous avons fait le nécessaire et avons blacklisté le site de nos campagnes publicitaires ». Un message qui a mis le feu aux poudres. Et notamment auprès des Corsaires, un mouvement anti Sleeping Giants, qui cherche à contrecarrer l’influence des Géants sur Twitter.
Le compte Twitter des Corsaires a donc interpellé à son tour Orange Bank pour dénoncer « une censure » à l’égard de Valeurs Actuelles, un magazine dont la rédaction est selon eux composée de journalistes, et donc protégée par les lois sur la liberté de la presse. Une interpellation qui a engendré une nouvelle réponse, jugée provocatrice, d’Orange Bank.
« Bonjour @LesCorsairesFr, Le ciblage étant du ressort de nos partenaires, nous avons donc décidé de supprimer le site de nos campagnes publicitaires. En effet nous ne sommes pas en accord avec les propos tenus par celui-ci. Bonne journée ». Une réponse qui a indigné de nombreux internautes, au-delà des seuls activistes Corsaires.
« Vous venez de lâcher @Valeurs, maintenant @OrangeBankFR ce sont vos clients qui vont vous lâcher. Pas de solidarité avec les entreprises qui jouent les objecteurs de conscience », a ainsi tweeté l’utilisateur @lemarnois, tandis qu’un autre, @642Fiat, a également proposé « d’annuler nos mobiles », en référence aux abonnements téléphoniques du groupe Orange.
En tout, des dizaines de messages, généralement accompagnés du hashtag #StopSleepingGiants, ont émergé ces dernières heures sur Twitter, en provenance d’anonymes, mais également de personnalités plus en vue, comme la journaliste Gabrielle Cluzel (CNews), qui a défendu les Corsaires et leur « initiative salutaire pour lutter contre les @slpng_giants , ces corbeaux du net qui terrorisent les annonceurs ».
Cette polémique illustre les crispations politiques de plus en plus vives entre des communautés qui souhaitent que les marques s’alignent sur leurs conceptions idéologiques. Un alignement qui est justement impossible, puisque souvent contradictoire, à l’image de la polémique sur le boycott de Valeurs Actuelles, qui a sans doute satisfait autant de clients de Orange Bank qu’il en a horripilé.
