vendredi, avril 19, 2024
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« Plus jamais ça », la phrase en Argentine 1985 qui a ému le Mexique

pas de spoilers

Lors de la première du film à la Cineteca Nacional, le public et l’ambassadeur d’Argentine au Mexique, Carlos Tomada, ont quitté la salle émus.

Argentine 1985, un film auquel on ne peut être insensible (Photo : Tulip Pictures)Argentine 1985, un film auquel on ne peut être insensible (Photo : Tulip Pictures)

Pourquoi attendre la fin du film ? Le public a maintenant envie d’exploser, juste au moment où le procureur Julio César Strassera (Ricardo Darín) termine son discours d’accusation contre les généraux traduits en justice. L’idée de voir ces hommes condamnés à la prison à vie après les crimes contre l’humanité perpétrés sous leurs ordres est excitante. Le cœur bat dans l’estomac des spectateurs en entendant la phrase « plus jamais ça ». Certains ressentent de l’empathie pour les victimes de la dictature, d’autres se souviennent encore de cet épisode comme s’il s’était passé hier.

Et c’est que parmi ceux qui assistent à la salle, il y a des Argentins vivant au Mexique. Carlos Tomada, ambassadeur d’Argentine dans notre pays, est l’un d’entre eux. Comme ses compatriotes, le ministre des affaires étrangères a applaudi avec effusion. L’espace se transforme en scène où un chœur d’applaudissements s’abandonne à ce que l’écran leur a transmis. Les Mexicains se joignent à ce concert d’émotions issues de deux mots qui sont devenus une phrase populaire contre l’atrocité.

Impossible d’attendre la fin. A travers les larmes, certains hommes et certaines femmes ont ressenti le besoin d’interrompre leurs pleurs pour les changer en un geste qui crie justice. C’est pourquoi ils applaudissent. Ils le font aussi pour répondre à l’appel de Strassera à ne pas oublier. La joie d’observer et d’écouter le procureur dire aux soldats devant que dirigeait un régime « féroce, clandestin et lâche » C’est un répit à la douleur qu’ils ont accumulée après avoir entendu la barbarie dans la voix des témoins, ou plutôt des victimes.

C’est le témoignage d’une femme qui a engourdi les téléspectateurs. Entre colère et rage pour son histoire déchirante, entre compassion et amour pour sa personne pour les actes inhumains perpétrés contre elle, ils se sentent partie prenante du procès. Et ils aimeraient être juges ! C’est pourquoi ils vibrent du « plus jamais ça » qui fait exploser non seulement une salle d’audience, mais toute une nation. Une nation que le jour le moins attendu peut être le nôtre.

La cause défendue par Strassera et Luis Moreno Ocampo (Peter Lanzani), son procureur adjoint, est la cause de tous. Du moins de ceux qui applaudissent. Personne dans la salle n’accorde aux généraux le bénéfice du doute. Dans chaque applaudissement, alors que l’écho du « plus jamais ça » est préservé dans tous les coins, il y a une ferme conviction que lever les armes contre le peuple est un acte de perversion morale.

S’il est vrai que la fin du film viendra compléter le sentiment collectif que nous avons en ce moment, l’importance de se défouler en ce moment est peut-être le cri étouffé de rejeter la militarisation ou un gouvernement qui entretient sa gestion dans les disparitions, la torture et les meurtres.

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