Anand Krishnaswamy02 sept. 2020 10:24:35 IST
L’année 2020 a été une bonne année pour les jeux et les sports électroniques, mais l’une des plus grandes sociétés de jeux au monde, Ubisoft Entertainment, voudra peut-être simplement l’oublier. La société avait été frappée par plusieurs scandales plus tôt dans l’année avec la résurgence de MeToo dans l’industrie du jeu. La semaine dernière, l’entreprise a de nouveau atterri dans une soupe.
Ubisoft Entertainment SA, plus connu sous le nom d’Ubisoft, est une société française de jeux vidéo. La société est basée à Montreuil, en France. L’entreprise possède plusieurs franchises de jeux vidéo bien connues. Les goûts de ceux-ci incluent Assassin’s Creed, Far Cry, Tom Clancy, Prince of Persia et Just Dance. Selon un rapport de Newzoo (une entreprise spécialisée dans les informations sur le marché et les analyses liées aux jeux), la société était 14e en termes de revenus parmi toutes les sociétés de jeux à travers le monde à la fin de 2019. Le chiffre d’affaires total d’Ubisoft au quatrième trimestre de 2019 était de 510 millions de dollars selon le rapport.
La semaine dernière, le développeur du jeu a commis une autre grave erreur de relations publiques. Le problème commence avec la sortie de leur nouveau jeu pour les appareils Android et iOS, L’équipe d’élite de Tom Clancy. Le jeu est basé sur le concept de joueurs ayant besoin de constituer une équipe pour affronter une organisation terroriste mondiale connue sous le nom d’Umbra. Le jeu, dans sa vidéo d’introduction, dépeint Umbra comme un groupe sans visage qui souhaite construire un nouvel ordre mondial. Ce groupe utilise un poing noir levé comme symbole et tente de saper les dirigeants mondiaux par le biais des médias sociaux. Comme prévu, l’utilisation d’une image intimement liée au mouvement Black Lives Matter avec celle d’une organisation terroriste a été condamnée tant à l’intérieur qu’à l’extérieur d’Ubisoft.
Une mise à jour concernant l’équipe d’élite de Tom Clancy: pic.twitter.com/G6Hb1SO7Gx
– Ubisoft (@Ubisoft) 29 août 2020
Plus tôt cette année, plusieurs hauts dirigeants de l’entreprise ont été démis de leurs fonctions en raison de problèmes liés au harcèlement sexuel et aux agressions sexuelles et à la mauvaise gestion des incidents par les RH après leur signalement. La liste des cadres licenciés comprend Serge Hascoët (directeur de la création et considéré comme le numéro deux chez Ubisoft), Yannis Mallat (directeur général des studios canadiens d’Ubisoft) et Tommy François (vice-président des services éditoriaux et créatifs).
La responsable globale des ressources humaines a également été démise de ses fonctions et réaffectée au sein du cabinet. Suite à ces incidents, le PDG Yves Guillemot avait promis des changements au sein de l’organisation, car plusieurs employés s’étaient plaints de la façon dont le comportement de ces cadres était presque devenu une culture d’entreprise.
L’organisation a publié des excuses pour le dernier incident et a promis de supprimer les images du jeu. Les excuses sont venues de Charlie Guillemot, le directeur de la création des jeux et directeur général du studio Owlient d’Ubisoft. Plusieurs utilisateurs de Twitter se sont manifestés pour attirer l’attention sur le fait que le jeu avait plusieurs nuances fascistes et que cela aurait dû lui-même déclencher des drapeaux rouges. Compte tenu des événements passés qui ont attiré l’attention du public plus tôt dans l’année, des questions persistent sur l’attitude réelle de l’entreprise face aux problèmes de discrimination et de mauvaises pratiques de travail. Cet incident remet également en question l’attitude du PDG car le directeur créatif responsable du jeu est son fils.
Selon un rapport de CGLytics (une société qui prétend être le plus grand fournisseur d’analyse de données de gouvernance d’entreprise au monde), Ubisoft ne répond pas aux recommandations du code de gouvernance d’entreprise français en matière de ratio de genre au sein de sa direction. Les recommandations suggèrent d’avoir un minimum de 40% de diversité de genre, tandis qu’Ubisoft est à 33%.
Le rapport indique en outre que le conseil d’administration d’Ubisoft n’obtient qu’un score d’efficacité de 55% sur la base des résultats de l’outil d’efficacité du conseil de CGLytics. Le score moyen dans ce domaine pour les concurrents d’Ubisoft est de 71%. Ce rapport indique également que le ratio de ressortissants étrangers est faible au sein des directeurs exécutifs.
Le fait qu’Ubisoft ait une diversité inférieure à la diversité recommandée au sein de son conseil d’administration ne fait que soulever davantage de doutes sur l’entreprise. Les mois à venir seront le véritable test pour eux. S’ils sont incapables de sauver leur réputation et d’apporter des changements drastiques à leur mode de fonctionnement, l’entreprise peut même être soumise au boycott des joueurs.
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