jeudi, octobre 3, 2024
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Par Magda, la question de l’avortement des enfants mise sur la table de la réflexion

Une mère et sa fille se réfugient dans un endroit modeste et calme situé dans les montagnes andines. Ils fuient quelque chose ou quelqu’un. Magda (Julieta Santamaría) est une fille qui regrette car elle ne pourra pas jouer en avant avec son équipe de football, elle veut être sur le terrain. Sa mère, Josefina (Salomé Aguirre), est mortifiée pour une autre raison puissante.

Josefina est convaincue qu’elle doit prendre une décision décisive au nom de Magda. On comprendra plus tard qu’il doit le faire loin de la société pour les protéger tous les deux, surtout le mineur. Ils sont l’un avec l’autre, ils doivent être ensemble dans une expérience inattendue pour eux.

La réalisatrice Carla Larrea laisse la traque des dangers extérieurs hors champ avec l’intention de ne pas détourner l’attention de l’essentiel, c’est-à-dire de ses protagonistes. De la même manière, il le pose ainsi pour mettre directement et sur la table la question de l’avortement infantile, si peu explorée et débattue en raison de l’ingérence des groupes conservateurs et d’extrême droite pour qu’elle ne se répande pas.

Dans Spoiler, nous discutons avec la réalisatrice pour explorer son discours dans une histoire qui rend visible un autre scénario sur l’avortement en Amérique latine.

Entretien avec Carla Larrea, réalisatrice de Por Magda

Carla, pourquoi vouliez-vous aborder l’avortement des enfants ? Je ne sais pas s’il est possible de concevoir votre court métrage comme une dénonciation des abus sexuels perpétrés contre les filles.

Plus qu’une plainte, c’est une invitation à réfléchir sur la grossesse et l’avortement des enfants. Je voulais raconter l’histoire basée sur ce qui se passe en Equateur, mon pays d’origine. Là-bas, comme au Mexique et dans toute l’Amérique latine, on enregistre de plus en plus fréquemment le nombre de filles devenues mères en bas âge parce qu’elles ont été victimes de viol.

La question de l’avortement comme option pour ces mineures est complexe pour de nombreuses raisons. L’une d’elles concerne la santé publique car il n’y a pas de sécurité sanitaire pour qu’elles puissent interrompre la grossesse sereinement et avec des soins médicaux. Un autre aspect à considérer est le lynchage social qui existe envers cette alternative. Un lynchage qui n’est pas le même envers les agresseurs.

Je suis également parti de deux problèmes qui étaient urgents pour moi. L’un a à voir avec le fait que les droits des femmes reculent. La seconde concerne qui devrait assumer la responsabilité d’un avortement féminin. Ma position est qu’une fille de 11 ans n’a pas l’âge ou les conditions pour décider si elle veut être mère ou non. Cette faculté correspond aux parents ou à la mère du mineur. Je suis consciente qu’il n’est pas facile d’en parler, mais il faut montrer qu’il existe des variantes pour se plonger dans l’augmentation des grossesses infantiles. Les agresseurs partent et c’est tout. Mais les filles sont sujettes à vivre une vie qui n’est pas la leur.

Chaque fois que vous le racontez, des questions surgissent. Comment agir dans une telle situation ? Comment parler de compréhension et d’endiguement dans ces cas ?

Dans le débat public, nous n’avons pas mis ces complexités sur la table. C’est un pari de risquer de me positionner hors du cinéma, mais je crois fermement qu’aucune fille ne devrait être dans cette situation. Qu’est-ce qu’on fait de mal pour en arriver là ? Que faisons-nous de mal pour continuer à reproduire l’abus et la condamnation des mineurs abusés sexuellement ?

Je me suis souvent demandé dans la salle de montage ce que je ferais si ma nièce de 11 ans venait me dire qu’elle voulait être maman. A-t-il vraiment la dimension de ce qu’implique la maternité ? En tant que société, sommes-nous conditionnés à entretenir ce type de maternité ? Définitivement pas.

La décision prise par la mère est une décision de vie digne pour sa fille. En ce sens, nous devons nous concentrer sur ce qu’est une vie décente. Vivre n’est pas la même chose que vivre dans la dignité. Dans cette fiction, je vous offre cette possibilité qui serait empêchée dans le monde réel.

Au niveau du scénario et de la réalisation, vous concentrez l’intrigue sur la relation mère-fille pour se réinventer entre les deux après quelque chose qui leur est arrivé. Pourquoi tu l’as mis comme ça ?

Le traumatisme de l’avortement n’est pas exactement une question de douleur physique. Ce qui pèse aussi, c’est la condamnation et la stigmatisation sociale, le traumatisme qu’une société génère de la façon dont elle conçoit la femme violée. Ce n’est pas seulement qu’un corps étranger vous a violé pour le mettre sur le vôtre. C’est aussi une société qui vous écrase en criminalisant votre personne et en vous blâmant.

Nous vivons dans une société où qualifier un homme de « violeur » et « agresseur » n’est pas aussi grave que d’appeler une femme « tu as avorté ». Le traitement envers une personne et une autre est même différent. Le violeur bénéficie du doute dans sa rédemption. Ce n’est pas le cas de la femme qui avorte. Il est traité comme si c’était le pire.

L’avortement est une option, mais socialement, nous le voyons dans l’autre sens. Il semble que la maltraitance soit l’alternative et que ne pas avoir d’enfant soit un crime. C’est pourquoi je ne voulais pas montrer l’agresseur. Mon intention était de prioriser l’idée de mettre les victimes sur la carte des consciences pour nous demander comment réparer, soutenir et soutenir ces femmes qui ont été violées. par Magda c’est une histoire d’accompagnement. Il faut être conscient de l’accompagnement.

Vous avez recours au football comme intrigue secondaire avec Magda. Pourquoi ajouter la balle à votre personnage enfant ? C’est lié si l’on considère que la lutte pour l’équité dans le football féminin a diffusé des abus de différentes sortes.

Dans la conception des personnages, nous voulions que Magda soit empêchée d’exercer toute activité qui mettrait son corps en danger et qui aurait en même temps une grande valeur sentimentale pour elle. Je me suis alors souvenu que je jouais au football avec mes cousins. C’était naturel pour nous, il n’y avait pas de distinction de genre. On peut dire que le ballon est un symbole de liberté. C’est pourquoi Magda aspire à cette liberté sachant qu’elle ne pourra pas jouer pendant quelques jours. Cependant, le football l’attend quand elle pourra retourner sur un terrain.

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