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Le projet de loi canadien visant à interdire la thérapie de conversion pourrait changer la donne à l’échelle mondiale

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, assiste au défilé de la fierté de Toronto 2016 (Steve Russell / Toronto Star via Getty Images)

L’expert des droits LGBT + de l’ONU a fait l’éloge du projet de loi du Canada visant à interdire la thérapie de conversion, ce qui pourrait établir une nouvelle norme internationale sur la question.

Le projet de loi, officiellement déposé au Parlement plus tôt ce mois-ci (1er octobre) avec le soutien du premier ministre Justin Trudeau, modifierait le Code criminel dans le but de mettre fin à cette pratique une fois pour toutes.

Le projet de loi canadien est au cœur de l’industrie de la thérapie de conversion

Alors que 20 États américains et un certain nombre de pays, dont Malte et l’Allemagne, ont adopté des projets de loi interdisant la thérapie de conversion, la plupart des lois sont basées sur un modèle similaire, mettant l’accent sur la prévention de la fourniture de thérapies aux moins de 18 ans.

Le projet de loi du Canada va beaucoup plus loin en cherchant à mettre complètement au chômage les praticiens de la thérapie de conversion et en érigeant en infraction pénale la pratique de la thérapie de conversion sur des mineurs de moins de 18 ans – ou sur des adultes «contre la volonté de la personne».

Le projet de loi chercherait à couper le flux de financement à la thérapie de conversion, en faisant un délit de «recevoir un avantage financier ou autre avantage matériel» de la pratique discréditée, de «faire de la publicité pour la fournir» ou de tenter de supprimer un enfant du pays «avec l’intention que l’enfant suive une thérapie de conversion à l’extérieur du Canada».

La pratique de la thérapie de conversion serait passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans en vertu du projet de loi, tandis que la violation des règles de la publicité ou l’obtention d’un avantage matériel sont passibles d’une peine maximale de deux ans.

Le projet de loi pourrait fournir un nouveau modèle international pour lutter contre la pratique néfaste

Victor Madrigal-Borloz, l’expert indépendant des Nations Unies sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre, a déclaré que le projet de loi canadien pourrait fournir un nouveau modèle international pour faire face à cette pratique.

Le projet de loi canadien sur la thérapie de conversion a été salué par Victor Madrigal-Borloz, l'expert indépendant de l'ONU sur la protection contre la violence et la discrimination fondées sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre
Victor Madrigal-Borloz, l’expert indépendant de l’ONU sur la protection contre la violence et la discrimination fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre

L’expert de l’ONU, qui a appelé à une interdiction mondiale de la thérapie de conversion dans un rapport influent publié plus tôt cette année, a déclaré La presse canadienne: «Dans certains cas, vous avez des interdictions générales, ce qui, je pense, [is] proche de ce vers quoi le Canada s’achemine.

«Je trouve que ce type de disposition plus globale est probablement le meilleur en ce qui concerne les pratiques que j’ai vues à travers le monde.

«Ceux-ci auront un impact au Canada, mais auront également un impact mondial en ce qui concerne les pratiques d’autres États qui sont actuellement en discussion.»

Madrigal-Borloz a déclaré que son travail utilise «des exemples réels d’États réels qui travaillent réellement sur ces questions, pour mettre en œuvre ce qui a fait ses preuves dans d’autres contextes», et dans le cas du droit canadien, «ces pratiques et ces parallèles peuvent être amené à inspirer d’autres États. »

Dans un communiqué au moment de la réintroduction du projet de loi, le ministre canadien de la Justice et procureur général David Lametti a déclaré: «La thérapie de conversion est une pratique cruelle qui peut entraîner des traumatismes à vie, en particulier pour les jeunes.

«Notre gouvernement demeure ferme dans son engagement à protéger la dignité et les droits à l’égalité des lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, queer et bispirituels, en criminalisant une pratique qui les discrimine et leur porte préjudice.

Le ministre de la Diversité et de l’Inclusion, Bardish Chagger, a ajouté: «Les pratiques de thérapie de conversion sont enracinées dans la prémisse erronée selon laquelle l’orientation sexuelle, l’identité de genre et l’expression de genre peuvent et doivent être modifiées pour correspondre à un idéal de ce que certains considèrent comme normal ou naturel.

«En réintroduisant ce projet de loi, notre gouvernement défend les personnes LGBTQ2 et réaffirme notre engagement à faire du Canada un endroit où chacun est libre d’être lui-même.

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