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La puberté précoce mérite l’attention de nous tous

La puberté est une période importante dans la croissance de chacun, entraînant des changements dans le corps, le comportement et d’autres aspects de la vie des enfants. Mais, lorsqu’il survient avant l’heure, le processus devient une maladie, connue sous le nom de puberté précoce.

Comme son nom l’indique, la maladie est caractérisée par l’apparition des changements provoqués par la puberté, mais avant la période normale au cours de laquelle le processus se produit. Ainsi, le premier signe pour garder un œil sur la condition est l’âge de l’enfant lorsque certains changements commencent.

L’endocrinologue pour enfants Louise Cominato explique que la puberté survient, idéalement, entre 8 et 13 ans pour les filles et entre 9 et 14 ans pour les garçons. Dans cette plage de temps, il est courant pour une fille d’avoir une augmentation mammaire et la première menstruation et les garçons pour la croissance dans la région des testicules et du pénis. Dans les deux cas, des cheveux apparaissent sur les parties intimes.

« La vitesse d’évolution de la puberté varie, la chose normale pour les filles est d’avoir ses règles à 11, 12 ans », commente le médecin. L’endocrinologue souligne que des changements peuvent également survenir à partir de huit ou neuf ans, mais à un rythme très accéléré. Dans ce cas, il n’y a pas de puberté précoce, mais la puberté dite à évolution rapide.

Un autre changement courant de la puberté est le comportement. «Il n’y a pas de règle, mais la fille semble avoir une tension prémenstruelle (SPM), avec des fluctuations d’humeur. Chez un garçon, la testostérone a tendance à le rendre plus agressif », explique Louise. C’est aussi une période de croissance en taille et en poids, qui peut être rapide ou espacée.

Donc, si les changements surviennent avant 8 ans, pour les filles, et 9 ans, pour les garçons, il est important d’en être conscient. Louise souligne que la puberté précoce est plus fréquente chez les filles que chez les garçons, mais que, lorsqu’elle survient dans ce dernier groupe, elle est plus sévère, avec une maladie liée au système nerveux, aux testicules ou aux glandes surrénales.

Les causes
L’endocrinologue explique qu’il n’y a pas de cause unique pour la maladie et qu’on ne sait pas encore exactement ce qui conduit à la puberté précoce, ou est plus répandu dans le processus. Cependant, certains facteurs associés à la maladie ont été identifiés.

«Dans le cas des filles, plusieurs gènes ont été découverts, dont les mutations conduisent à une puberté précoce, ce qui indique cette relation», commente Louise. Le type le plus courant, avec une cause génétique, est appelé puberté précoce centrale. Dans certains cas, la cause n’est pas apparente, elle est donc appelée idiopathique. D’autres facteurs détectés sont environnementaux, qui ne sont pas des causes en soi mais peuvent contribuer à l’apparition de la maladie.

Parmi eux, l’obésité, l’exposition aux polluants et aux pesticides, en particulier ceux avec des perturbateurs endocriniens: «ils sont présents dans certains pesticides et plastiques, qui sont utilisés dans l’industrie et agissent comme une hormone dans notre corps, conduisant à puberté précoce « . Fondamentalement, ces substances agissent sur les récepteurs hormonaux qui mènent à la puberté, les trompant et déclenchant le processus.

Louise note que, plus récemment, un autre facteur a été observé chez les enfants atteints de la maladie: le contact avec des crèmes et des onguents pouvant conduire à la puberté. «C’est l’apparition de poils pubiens chez les enfants exposés à des androgènes (hormones mâles) à base de gel, que les pères et les mères ont utilisés pour générer du muscle. Ils passent à l’enfant en le portant sur les genoux, car même absorbés, au contact il y a le passage », explique le médecin.

Ainsi, l’idéal est qu’après avoir passé le produit, les parents portent une protection ou des vêtements qui couvrent le corps. Il est également important que les parents gardent les médicaments hormonaux sexuels hors de portée de leurs enfants, y compris les pilules contraceptives, et évitent de s’exposer aux autres facteurs environnementaux mentionnés.

Les éléments qui contribuent à la puberté précoce mènent également à une puberté à évolution rapide, dont les causes sont génétiques. Malgré cela, la puberté précoce n’est pas héréditaire, c’est-à-dire que si un parent l’a eue, il n’y a aucune garantie que l’enfant l’aura.

En plus des changements physiologiques et comportementaux, la puberté précoce est également liée à la création de stigmatisation sociale. «L’enfant évolue tout en avance, il est perçu comme différent de ses pairs, tant dans son corps que dans son comportement, les attitudes changent en raison des changements hormonaux. Vous ne vous voyez pas dans ce groupe », explique Louise.

La stigmatisation peut générer plusieurs problèmes psychologiques et, dans certains cas, elle nécessite un suivi psychologique. Mais il y a aussi des conséquences biologiques, la principale étant sur la croissance: «Si la puberté commence trop tôt, les hormones stimulent la fermeture du cartilage, il pousse plus vite mais moins que prévu, donc il devient plus petit qu’il ne le devrait».

L’endocrinologue ajoute qu’une relation a déjà été observée entre les filles avec une puberté précoce et une incidence plus élevée de cancer du sein, car elles passent plus de temps exposées aux hormones qui peuvent conduire à la maladie.

Pour tous ces facteurs, il est important d’emmener l’enfant chez un pédiatre en cas de suspicion de puberté précoce. Une fois que le professionnel identifie la maladie, elle est traitée par un endocrinologue pédiatrique. Le médecin souligne que le traitement vise à inverser les changements générés par la maladie ou à arrêter son développement, à partir de médicaments qui empêchent la production d’hormones sexuelles ou bloquent leurs récepteurs.

«C’est un médicament avec peu d’effets secondaires, la durée [do tratamento] elle varie, mais elle atteint généralement un âge normal pour la puberté », commente Louise.

Un autre point important est que l’identification et le traitement de la puberté précoce passent par ce que Louise appelle la «culture» de fréquenter le cabinet d’un pédiatre. «Ce dont vous avez besoin, c’est d’aller chez le pédiatre de routine, une chose culturelle. Au moins une fois par an, pour détecter d’éventuels symptômes ou alertes », conseille-t-elle.

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